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Introduction à la messe- partie 3 – 10 mars 2024

Publié le 24 mars 2024

Le père Bertrand nous a offert la 3ème conférence sur la messe le dimanche 3 mars. Après avoir abordé l’importance du cycle liturgique, et la liturgie de la parole, il a abordé l’expression du sacerdoce baptismal : la prière universelle et l’offertoire.

La prière universelle

Vatican II a souhaité réintroduire, chaque dimanche, la litanie des intercessions qui n’existait plus que le vendredi saint. D’ailleurs, elle est réapparue aussi dans le nouveau missel de 2002. C’est véritablement une prérogative des baptisés qui délègue un des leurs pour les inviter à prier. Les intentions sont donc une invitation à prier et non une prière !

En s’inspirant de la Parole de Dieu qui vient d’être proclamée et qui suscite la prière, celui qui rédige les intentions dit : ‘’ prions, frères et sœurs, pour… […] Prions le Seigneur ’’ ; et non pas ‘’ Seigneur, nous te prions pour …’’ Il est important de marquer un temps de silence pour intérioriser et faire sienne l’intention. Puis à la fin, le prêtre présente au Père les prières… Et comme les paroles sans les actes ne valent rien, il faut passer à l’acte :

Offertoire – offrande – offrir.

Sauf que l’offertoire est un des moments les plus importants de la messe !

Après avoir écouté la Parole qui se donne, nous avons prié pour que nous nous donnions nous aussi (Prière Universelle). Nous allons voir Jésus se donner à nous pour nous donner la force de tout donner. Car il faut donc donner pour recevoir (‘’tout ce qui n’est pas donné est perdu’’ disait Benoît XVI).

C’est cela qui a été invisibilisé depuis très longtemps… Car aux premiers temps, les fidèles apportaient eux-mêmes le pain et le vin qui allait être consacrés. Ils y avaient mis du temps et du travail pour transformer ce que la nature leur avait donné. Et à travers le pain et le vin, c’était eux-mêmes qu’ils apportaient à l’autel. Et tout cela était élevé devant le Père comme les prêtres (Un cohen dans la religion juive) élevaient les offrandes dans le Temple avant de les mettre au feu.

Revenir au rythme ternaire ! chant – procession – prière. Le chant d’offertoire doit être un beau chant qui dure pendant toute la durée de la quête. Le fait de donner de l’argent est un symbole : c’est le signe de se donner soi-même. Pour que le geste soit symbolique, il faut que ça coûte un peu, à la mesure de ses moyens. La procession de la quête avec le pain, le vin et l’eau. Quête, pain et vin nécessitent un travail de transformation de la part de l’homme : car si Dieu nous a créé sans nous, il ne nous sauve pas sans nous… Les offrandes sont reçues par le diacre qui fait le lien entre les baptisés et le prêtre.

Avant l’offertoire, le diacre déploie le corporal (linge qui reçoit le Corps du Christ) sur l’autel aux fins de recueillir les parcelles. Il était autrefois très grand pour qu’il recouvre le calice. Par souci pratique le corporal a été diminué mais on a gardé le la volonté de couvrir le calice avec la palle.

Le prêtre fait un signe de croix avec la patène au moment où il la pose sur le corporal pour bien signifier que c’est sur la croix que Jésus s’est offert à son Père pour nous laver de nos péchés.

Le prêtre met le vin dans le calice et verse un peu d’eau en récitant une prière. St Paul nous dit que le vin était coupé d’eau car le vin était très épais pour la conservation. Avant de le consommer, il fallait le diluer. Par la suite, la goutte d’eau symbolisa l’homme qui est plongé dans l’amour de Jésus : il est pris par le Christ pour être avec Lui offert au Père.

Même chose en reposant le calice sur le corporal.

Incliné, le prêtre récite la prière ‘’Le cœur humble et contrit, nous t’en supplions…’’ : après que le pain et le vin aient été offert pour devenir le Corps et le Sang de Jésus, nous nous offrons à notre tour pour être transformé, personnellement et en communauté !

Avant la réforme de Vatican II, il y avait là une invocation à l’Esprit Saint qui est l’artisan de toute sanctification et de toute transformation : ‘’Vient Sanctificateur tout puissant, Dieu éternel et bénit ce sacrifice préparé pour la gloire de ton Saint Nom’’… C’est le feu de l’Esprit Saint qui vient consumer le pain pour qu’il devienne Corps, le vin pour qu’il devienne Sang, les individus pour qu’ils deviennent un seul Corps… Dommage de l’avoir évacué d’autant qu’on en avait la trace depuis le 9ème siècle…

Encens des offrandes avec cette prière ‘’Que cet encens que tu as béni monte vers toi, Seigneur et que descende sur nous ta miséricorde’’, du prêtre et des fidèles.

Lavabo : le lavement des mains est un signe de purification de l’être tout entier (cf. les ablutions des juifs) mais avec l’avertissement du Christ.

Orate fratres : Abordons maintenant une prière fondamentale : le dialogue entre le prêtre et les fidèles introduisant la prière sur les offrandes. Nous avions l’habitude de dire :

  • Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise.
  • Pour la gloire et le salut du monde.

Nous disons maintenant :

  • Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant.
  • Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise.

Le missel n’a pas changé. C’est juste que les traducteurs du Missel en version française de 1969 ont inventé une version à leur sauce… La nouvelle version est une véritable traduction de l’original latin.

Le fond et la forme expriment ensemble la rencontre et la complémentarité du sacerdoce ministériel exercé par le prêtre et du sacerdoce baptismal partagé par tous les fidèles, occasion de redire ici en quelques mots ce que sont l’un et l’autre.

Il n’y a qu’un seul sacrifice « agréable à Dieu le Père tout-puissant », celui du Christ sur la Croix. De même, il n’y a qu’un seul sacerdoce, celui du Christ, l’unique Grand Prêtre de la Nouvelle Alliance. Le Père, dans son amour, veut rendre participants tous les baptisés au sacerdoce de son Fils en faisant d’eux les prêtres de la Nouvelle Alliance. Ainsi, le service de l’Evangile et de nos frères est la matière même de notre offrande au Père, par le Fils et dans l’Esprit.

Mais depuis le début de l’humanité, l’être humain est un être de médiation. Jésus est le médiateur entre le Père et les hommes. Il a choisi des hommes, les apôtres, pour signifier cette médiation. Et cela continue jusqu’à aujourd’hui : les prêtres sont les médiateurs entre le Père et les baptisés en signifiant la présence de Jésus au milieu de son peuple.

A chaque Offertoire, les fidèles baptisés reconnaissent dans le prêtre celui qui prend toutes leurs prières, offrandes pour les présenter, les offrir au Père par les mains du Christ dans la puissance de l’Esprit Saint !

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