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Introduction à la messe- partie 4 – 17 mars 2024

Publié le 24 mars 2024

Le père Bertrand nous a offert la 4ème conférence sur la messe le dimanche 17 mars. Après avoir abordé l’expression du sacerdoce baptismal : la prière universelle et l’offertoire, il a abordé la prière eucharistique, la communion et l’envoi.

Après l’Orate Fratres et la prière d’offertoire, le prêtre monte à l’autel avec cette grande responsabilité d’offrir au Père, au nom des fidèles, le pain et le vin ainsi que toutes les prières, les intentions, les vies. C’est le Christ qui s’est offert une fois pour toute au Père le jeudi 4 avril 30 dans la soirée, au cours de la Cène, le dernier repas.

Pourquoi la Cène eut lieu le jeudi saint ?

Car il était permis, pour les « rabbi » qui avaient des disciples, de célébrer avec eux la veille le repas de la Pâques pour que tout le monde puisse le vivre en famille le lendemain. Jésus anticipe donc la Pâques comme il anticipe sa mort puisqu’il va offrir son corps et son sang. En effet on ne peut offrir son corps et son sang que si on est mort. La Cène est donc l’anticipation de la mort de Jésus sur la croix !

Ultime dialogue entre prêtre et fidèle :

  • Le Seigneur soit avec vous
  • Et avec votre esprit ;
  • Élevons notre cœur –
  • Nous le tournons vers le Seigneur ;
  • Rendons grâce au Seigneur notre Dieu
  • Cela est juste et bon.

Avant la prière eucharistique, il y a la Préface : elle fait partie intégrante de la grande prière de l’Eglise. Il y en a eu de multiples. Au concile de Trente, limité à 10. La réforme de 69 crée de nouvelles préfaces. Elles sont toutes adressées au Père et reprennent la logique de l’action de grâce.

A la fin de la préface, le sanctus est utilisé aussi bien dans les liturgies orientales qu’occidentales. Il a pris, dans la liturgie romaine, sa place et sa forme définitives dès la fin du IVème siècle. Le Sanctus est un chant de louange et de gloire rendue à la Très Sainte Trinité. L’origine de ce chant se trouve dans la grande vision inaugurale du prophète Isaïe (6, 1-3). Un passage de l’Évangile selon Saint Matthieu lui a été très vite associé : il s’agit de l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, le dimanche qui a précédé sa Passion.

La prière eucharistique (PE)

Partie centrale et cœur de la messe, appelée anaphore dans la liturgie antique, dans laquelle se réalise la transformation du pain et du vin en présence réelle du Christ la Prière Eucharistique constitue le cœur de la messe. Son histoire est complexe, ses évolutions subtiles entre orient et occident. Le Père L Bouyer a écrit le livre de référence sur ce sujet « Eucharistie » : ce qui lui vaudra d’être nommé par Paul VI membre du Concilium, ce groupe chargé de réformer la liturgie suite au Concile Vatican II.

Dans l’Eglise romaine, depuis le 4ème siècle on utilise le Canon Romain (PE I). Le canon était un roseau qui servait de référence pour les mesures : une mesure sur laquelle tout le monde s’accordait. C’est pour cela que l’on parle des évangiles ‘’canoniques’’ : tout le monde est d’accord pour dire que les 4 évangiles sont authentiques. Le canon romain est cette prière sur laquelle tout le monde est d’accord dans l’Eglise catholique romaine. Notre PE 1 est apparentée à la PE de l’église d’Alexandrie.

Les PE qui étaient utilisées en Gaule (la liturgie gallicane) ou en Espagne (la liturgie wisigothe puis mozarabe) étaient affiliées avec les PE de Syrie occidentale… Au 3ème siècle, st Iréné de Lyon, vient de Syrie. Il a été le disciple de Polycarpe qui lui-même avait été disciple de l’apôtre Jean…

  • Il existe plusieurs formes de prières eucharistiques :
    La prière eucharistique 1 – canon romain est la prière qui a été utilisée par l’Eglise dès la fin du IVème siècle. Les églises catholiques orientales ont toujours prié avec des prières différentes.

Depuis le concile Vatican II, le missel romain s’est enrichi de trois autres prières eucharistiques :

  • La PE II est inspirée de l’anaphore de St Hyppolite.
  • La PE III est inspirée par les éléments gallicans et mozarabe.
  • La PE IV est inspirée de l’anaphore de St Jacques.

Si les formulations et les longueurs différent, les structures restent globalement identiques.

Les liturgies

Les liturgies se développent et se diversifient doucement au long des siècles. Au départ on peut dire que chaque diocèse a sa propre liturgie. Il y a le cadre général (qui est celui de la liturgie romaine) et les particularités très nombreuses. Le pape St Pie V décide d’harmoniser la liturgie dans l’église romaine suite au Concile de Trente (milieu du XVIème siècle). L’imprimerie va aider énormément à la diffusion de ce Missel. Seuls les diocèses et les communautés qui arrivent à prouver que leurs missels ont plus de 200 ans auront le droit de conserver leurs rites. Ce sera le cas du diocèse de Lyon et de celui de Milan ainsi que les dominicains, l’ordre des chanoines réguliers de Prémontré (XIIème siècle), et l’ordre des chartreux (Xième siècle). Ce Missel dit ‘’tridentin’’ va mettre plusieurs siècles à s’imposer dans l’église romaine. En France, c’est au 19ème siècle que l’usage du Missel tridentin va se généraliser grâce entre autres à Don Prosper Guéranger, le rénovateur des bénédictins en France à l’abbaye de Solesmes.

Le concile Vatican II (1963-1965) va venir chambouler tout cela. En effet, les évêques vont remettre à l’honneur la vocation à la sainteté de tous les baptisés et leur égale dignité devant Dieu avec les consacrés. Cela devait se traduire dans la liturgie. En effet, celle-ci s’était grippée et ne traduisait plus l’offrande de tout le peuple de Dieu au Père. En caricaturant, on peut dire que les prêtres vivaient leur liturgie à l’autel et les fidèles faisaient leurs dévotions à leur place. Des coups de clochettes venaient de temps à autre réunifier les cœurs… Si tous nous sommes prêtres, prophètes et rois par notre baptême, alors cela doit être manifeste dans la liturgie. La nouveauté la plus importante est que le rythme de la liturgie est harmonisé entre les fidèles et le prêtre (nous disons le Confiteor en même temps). La liturgie est à voix haute dans la langue vernaculaire.

Il n’y a pas grand-chose à voir durant la PE. Ce n’est pas un spectacle mais ce sont des gestes sacramentels donc peu nombreux.

A la fin de la PE, énoncé de la doxologie : sommet de la prière eucharistique trinitaire chrétienne, la doxologie est donc une « parole de gloire », c’est-à-dire une formule célébrant la gloire de Dieu terminant la prière eucharistique de la Messe : par Lui, avec Lui et en Lui, à toi, Dieu le Père tout puissant, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècle – AMEN ! C’est un moment très important qui est le pendant de l’offertoire : alors que nous offrions le pain et le vin et nos vies, par la grâce du Saint Esprit, nous offrons désormais le corps et le sang du Fils.

Après les gestes de Jésus, nous redisons ses paroles avec la prière du Notre Père.

La communion

Après le partage de la paix qui se répand de l’autel vers les fidèles, le prêtre met un morceau de l’hostie dans le calice : la séparation du corps et du sang signifiait la mort. Nous ne communions pas à un corps mort mais à un corps vivant qui nous donne la vie ! Communion qui doit manifester notre respect : je ne mange pas Jésus comme je mange une chips… La communion dans la main n’est pas dans le Concile Vat II. C’est une pratique qui s’est répandue et pour laquelle Paul VI n’a donné qu’un indult (une permission). La pratique officielle est celle de la communion sur les lèvres. Néanmoins, communier dans la main est très beau si je m’abaisse pour communier. Je crois que l’important est de ne pas prendre l’hostie comme je prends quelque chose qui se trouve dans ma main.

Purification des vases sacrés après la communion : non pas qu’ils soient sales mais qu’après avoir contenu le Sang, ils doivent être rendu à une normalité. Même idée que le rituel de purification des femmes qui ont accouchées : elles ne sont pas impures mais elles ont touché de si près le sacré de la vie qu’elles doivent être ‘’rendu’’ à la vie profane…

Très vite après la communion, bénédiction et envoi. Nourris par le Corps et le Sang, nous sommes invités à rejoindre le monde pour lui donner la vie. Important que la suite immédiate de la messe ne soit pas purement profane mais qu’il y ait une continuité entre ce qui vient d’être vécu et ce que nous vivons.

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